Vers la création d’une ambassade de Tunisie sur le « Metaverse » ?
L’idée de lancer une ambassade de Tunisie sur le Metaverse a été lancée et discutée au cours d’une discussion, le 4 mars 2022, dans le cadre du Forum « Ba’der » entreprendre dans l’économie créative, placé sous le signe de la relance économique. Cet évènement a été organisé par le ministère des Affaires culturelles et le centre international de Tunis pour l’économie culturelle numérique (TICDCE).
Réagissant à ce questionnement,le ministre de l’Economie et de la Planification, Samir Saied, a déclaré que le Metaverse est un monde qui se développe de manière exponentielle, à tel point qu’il commence même à avoir sa propre vie économique.
« Oui, nous devons avoir une diplomatie économique de Metaverse devant le développement de ce monde virtuel. Ce sera peut-être un changement par rapport à ce que nous vivons dans le monde réel car nous sommes complétement à côté. Nous sommes piégés dans des procédures complexes et des procédures très compliquées »
, a déclaré le ministre. M. Saied a renchérit en disant qu’il continuerait à se battre en précisant qu’une partie de l’administration est pleinement consciente de la nécessité du changement. Il ajouté qu’il fallait aller dans la direction des technologies nouvelles et particulièrement le Metaverse en lançant un appel aux compétences tunisiennes de l’étranger pour s’organiser et aider le ministère dans la migration vers l’économie du savoir. « Nous devons bâtir ensemble la nouvelle stratégie numérique, Metaverse et l’économie du savoir, transverse qui touche tous les secteurs », a-t-il ajouté.
Pendant ce temps-là, le modérateur du panel, Wassim Belarbi, a envoyé un message au responsable des politiques publiques de Meta (Facebook) en Afrique du Nord, le Tunisien Khaled Koubâa . Ce dernier s’est dit disposé à interagir positivement avec l’idée d’une ambassade de Tunisie sur le Metaverse.
De son côté, le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Marwen Abassi, a retracé l’historique des difficultés et des succès économiques de la Tunisie depuis son indépendance pour en arriver à dire que nous devions, aujourd’hui, faire face à un nouveau défi relatif à notre modèle économique qui doit absolument être rénové et changé. « », a-t-il expliqué. Le gouverneur a poursuivi en disant que le problème qui se pose aujourd’hui est que nous n’avons pas pu sortir de l’ancien modèle et nous n’avons pas pu entrer dans le nouveau. Evoquant certains points positifs, Marwen Abassai a expliqué que la crise de Covid-19 a obligé tout le monde à faire un saut qualitatif concernant la digitalisation. Il a également évoqué l’innovation mise en place par la Banque centrale qui concerne le Digi-Wallet qui a permis d’honorer les transferts sociaux de l’Etat en période de pandémie. Il a vanté les mérites du travail collaboratif qui a été fait entre plusieurs ministères mais également avec des ingénieurs du secteur privé qui étaient bénévoles pour aider à la concrétisation de ce projet. « En parlant d’ambassadeur et d’ambassade, cela avait été créé par monsieur Noomane (Noomane Fehri, ancien ministre des TIC) concernant les Tunisiens qui sont dans les meilleurs entreprises du monde et il les a nommés. Ce sont des gens nationalistes et brillants », a-t-il déclaré. Toutefois, le gouverneur a déploré la capacité des Tunisiens à oublier pour dire que cette initiative a été abandonnée. En ce sens, le gouverneur est revenu sur l’échange entre Wassim Bel Arbi et Khaled Koubâa en s’interrogeant : « Et après, qui va faire le boulot ? ». Il en a conclu qu’il ne fallait pas avoir une administration classique pour gérer ce genre de choses mais une administration 4.0, comme cela a été fait pour digitaliser rapidement un certain nombre de services durant la pandémie. « Il faut une nouvelle économie basée sur un autre gouvernance », a renchéri le gouverneur de la BCT.
