une double greffe révolutionnaire contre le diabète de type 1

Les Hospices Civils de Lyon ont réalisé une première en France avec une greffe simultanée de rein et d’îlots pancréatiques. Cette intervention offre un nouvel espoir aux patients atteints de diabète de type 1, comme Christophe, le premier bénéficiaire de cette opération innovante.
C’est une avancée majeure ! Les Hospices Civils de Lyon (HCL) ont réalisé, pour la première fois en France, une greffe simultanée de rein et d’îlots pancréatiques, offrant une nouvelle perspective thérapeutique pour les patients atteints de diabète de type 1. Christophe, un patient diabétique sévèrement atteint, est devenu le premier bénéficiaire de cette intervention révolutionnaire, qui marque un tournant dans la lutte contre cette maladie.
Une innovation médicale majeure pour les diabétiques
Le patient, Christophe, souffrait d’un diabète de type 1 compliqué par une insuffisance rénale terminale. Son cas illustre parfaitement les défis auxquels font face les diabétiques sévères, qui nécessitent souvent des transplantations pour pallier les effets dévastateurs de la maladie.
La double greffe, réalisée en décembre 2024 au centre hospitalier Lyon Sud, est une première en France. Elle combine une transplantation rénale classique et l’implantation d’îlots pancréatiques, qui permettent de produire de l’insuline et de stabiliser la glycémie.
Contrairement à une greffe de pancréas complet, cette technique d’implantation des îlots pancréatiques est moins invasive et offre une meilleure tolérance. Elle vise à restaurer une production d’insuline suffisante, permettant au patient de vivre sans injections quotidiennes. « Nichés dans le pancréas, les îlots de Langerhans sont constitués de centaines de millions de cellules endocrines. Ce sont elles qui produisent l’insuline. Il semble donc plus logique pour les patients diabétiques, qui ne secrètent pas d’insuline, de greffer des îlots plutôt qu’un pancréas entier, comme cela se pratique depuis longtemps. La chirurgie est surtout beaucoup moins invasive. La greffe d’îlots consiste en une injection des cellules endocrines, par la veine porte, directement dans le foie. Cela se fait en radiologie interventionnelle, sous une simple anesthésie locale. Par rapport à une transplantation de pancréas, cela engendre également beaucoup moins de complications et un rétablissement plus rapide pour le patient », décrit le Pr Morelon, chef du service de transplantation, néphrologie et immunologie clinique de l’hôpital Edouard Herriot.
Des résultats prometteurs pour le premier patient
Pour Christophe, cette intervention change la donne. En quelques semaines, il a retrouvé une glycémie stabilisée sans avoir besoin d’insuline externe. De plus, la greffe rénale assure désormais une fonction rénale normale, améliorant considérablement sa qualité de vie. Cinq mois après sa double opération, et malgré quelques complications, Christophe, 52 ans, vigneron au Val d’Oingt (Rhône), se rétablit. Comme le veut le protocole, il a reçu une seconde injection d’îlots fin octobre. Il devra attendre la 3e et dernière, prévue dès qu’un nouveau donneur compatible sera identifié, pour s’assurer d’être pleinement guéri du diabète. Mais, il ressent déjà les effets positifs de sa double greffe. « Je ne suis plus fatigué, je n’ai plus mal aux jambes, mon taux de créatinine est très bon, je ne prends presque plus d’insuline et n’en prendrai plus du tout après la 3e injection d’îlots. Et puis, surtout, je suis débarrassé de ma dialyse péritonéale (…) Cette opération m’a changé la vie » confie-t-il.
Deux autres patients des HCL ont pu, à leur tour, bénéficier de cette greffe simultanée à l’hôpital Edouard Herriot, l’un fin octobre, l’autre début décembre. « Les trois patients présentent aujourd’hui des greffes fonctionnelles. Le fait d’avoir des greffons issus d’un même donneur facilite l’acceptation par le corps. Par ailleurs, la greffe effectuée en une fois plutôt qu’en deux évite une double chirurgie au patient et lui fait gagner plusieurs mois de convalescence », précise le Dr Buron, praticienne-hospitalière dans le service de transplantation, néphrologie et immunologie clinique.
Une avancée pour les patients atteints de diabète de type 1
Le diabète de type 1, qui concerne environ 300 000 personnes en France, est une maladie auto-immune qui détruit les cellules productrices d’insuline du pancréas. Lorsque la maladie progresse jusqu’à provoquer une insuffisance rénale, les options thérapeutiques sont limitées. Cette double greffe est un espoir immense pour ces patients. Elle pourrait devenir une solution de référence pour traiter les cas les plus graves, à condition que des donneurs compatibles soient disponibles.