Culture

Le Tunisien Yamen Manai lauréat du Prix de la littérature arabe 2022

Le Prix de la littérature arabe 2022, créé par la Fondation Jean-Luc Lagardère et l’Institut du monde arabe, a été décerné́ à l’auteur tunisien Yamen Manai pour son roman Bel Abîme (Éditions Elyzad).

Créé en 2013, le Prix de la littérature arabe d’une dotation de 10.000 euros est l’une des rares récompenses françaises distinguant la création littéraire arabe.

Lors de cette dixième édition, le jury, composé de personnalités du monde des arts et de la culture ainsi que de spécialistes du monde arabe, a salué́ « un bref roman passionnant écrit dans un style simple et puissant à la fois, qui dénonce, à travers le parcours d’un adolescent révolté́, les injustices d’une société́ cruelle dans la Tunisie des banlieues populaires. Ce livre, écrit par un auteur tunisien francophone qui a déjà̀ à son actif trois romans, a été́ publié par les Éditions Elyzad dont le travail fait honneur à la francophonie ».

Né en 1980 à Tunis, Yamen Manai vit à Paris. Ingénieur, il travaille sur les nouvelles technologies de l’information. Aux Éditions Elyzad sont également parus ses romans La marche de l’incertitude (poche, 2010), La sérénade d’Ibrahim Santos (2011 ; poche, 2018) et L’amas ardent (2017), récompensés de nombreux prix littéraires. Bel Abîme a aussi reçu le Prix Orange du Livre en Afrique 2022.

Dans Bel Abîme, l’écrivain conte avec fougue le cruel éveil au monde d’un adolescent révolté́ par les injustices. Heureusement, il a sa chienne Bella. Entre eux, un amour inconditionnel et l’expérience du mépris dans cette société́ qui honnit les faibles jusqu’aux chiens qu’on abat « pour que la rage ne se propage pas dans le peuple ». Mais la rage est déjà̀ là.

« On goûte peu à l’amour dans mon beau pays. Très tôt, on est soumis à la brutalité́. […] j’ai écrit ce roman sur l’envers de la carte postale tunisienne. Après l’avoir achevé́, en janvier 2021, les jeunes sont sortis dans la rue, de nuit, en colère, en rage. […] Des voyous, des vauriens, des zoufris, mais jamais on n’a dit d’eux qu’ils étaient en manque d’attention et en manque d’amour. […]Ces dernières décennies, tout ce qui est arabe est sulfureux, drapé de suspicion et d’inquiétude. Nous avons très peu l’opportunité́ d’être fier de cette identité́, de la fêter, de la célébrer, surtout en Occident. Ce Prix est une merveilleuse occasion de le faire. Il est une belle preuve de fraternité́, une main tendue vers cette littérature qui ne cherche qu’à s’envoler »

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