La Tunisie veut exporter l’énergie vers l’Europe
Devant la crise énergétique galopante qui frappe toute l’Europe, la Tunisie a décidé de concurrencer le Maroc en développant toute sa production dans le domaine de l’énergie renouvelable. La Tunisie accueille du 19 au 21 octobre 2021 le premier salon international de la transition énergétique, organisé à l’initiative de la chambre syndicale du photovoltaïque en Tunisie (CSPV), en collaboration avec l’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA).Cette manifestation qui allie l’exposition et les conférences se tient sous le signe du «développement durable en Tunisie». Elle rassemble l’ensemble des acteurs dans le secteur des énergies renouvelables, les intervenants des secteurs public et privé, de hauts responsables, ainsi que des représentants des organismes publics et privés tunisiens et étrangers, rapporte la TAP.
La manifestation qui sera organisée au siège de l’UTICA sera axée sur le rôle du secteur privé en matière de mise en œuvre de la stratégie nationale de développement durable en Tunisie et de concrétisation des objectifs du plan solaire tunisien. Les énergies renouvelables et la transition vers une économie à émissions carbone réduites en Tunisie, représentent le sujet principal de cet événement.
Le secteur privé s’apprête à investir pas moins de 10 milliards de dinars soit 3 milliards de dollars, pour réaliser 80% des objectifs du plan solaire tunisien à l’horizon 2030, lequel porte sur la production de 4 500 Mégawatt à partir des énergies renouvelables, au cours des sept prochaines années, a confié à la TAP le président de la CSPV, Ali Kanzari. «Il est temps de conjuguer les efforts et de lever les obstacles juridiques et administratifs en la matière», a-t-il indiqué lors d’une rencontre organisée, au siège de l’UTICA, appelant les parties prenantes dont la STEG et l’Agence nationale de maîtrise de l’énergie (ANME) à le faire rapidement.
Selon les participants à cette rencontre, la Tunisie pourrait saisir l’occasion de la crise énergétique, créée par la guerre entre la Russie et l’Ukraine, pour rattraper le retard en matière d’énergies renouvelables et de transition énergétique, afin qu’elle devienne un fournisseur de l’Europe en matière d’énergie verte. Les pays européens de la rive Nord de la Méditerranée, parmi les plus gros consommateurs d’énergie l’hiver, sont en mesure de s’approvisionner en énergie verte des pays de la rive sud, dont la Tunisie et le Maroc. La Grande-Bretagne a eu recours au Maroc pour s’approvisionner en cette énergie via l’atlantique, en prévision des vagues de froid attendues cet hiver.
La Tunisie pourrait exporter l’énergie verte vers l’Europe, à la faveur de sa position géographique et sa proximité du vieux continent. Sur le plan international, la croissance dans les principales économies s’est affaiblie récemment, les prix des produits de base et des matières premières, notamment le pétrole, ont poursuivi leur tendance à la baisse quoique demeurant sur des paliers élevés, tandis que l’inflation mondiale s’est établie à des niveaux historiquement élevés. Les banques centrales, tout en s’attachant à leur mandat de stabilité des prix, continuent à resserrer leurs politiques monétaires, entraînant un durcissement marquant des conditions financières internationales.
L’orientation restrictive des politiques monétaires des principales économies risque de s’accentuer au cours de la période à venir, face aux pressions inflationnistes particulièrement importantes qui se profilent à l’horizon et qui devraient être alimentées par la crise énergétique qui plane sur l’Europe à l’approche de l’hiver. La dynamique de croissance de l’économie mondiale devrait ralentir ce qui a amené plusieurs institutions internationales à réviser leurs projections de croissance économique mondiale à la baisse.
En Tunisie l’activité économique s’est affaiblie au second trimestre 2022, sur fond notamment de la contre performance des industries non manufacturières. En outre, la bonne tenue de l’activité des industries manufacturières exportatrices, Le niveau des réserves de change s’est établi à 23.848 MDT, le 29 septembre 2022, contre 23.313 MDT au terme de l’année 2021. La banque centrale tunisienne exprime sa préoccupation quant aux risques haussiers entourant la trajectoire future de l’inflation et souligne l’importance de la coordination des politiques économiques pour éviter une dérive de l’inflation qui pourrait accentuer les vulnérabilités économiques et financières, a-t-on annoncé encore.