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Aux Jeux olympiques d’hiver de la jeunesse, trois « Rasta rockett » à la tunisienne

En 1984, Jonathan Lourimi, Sophie Ghorbal et Beya Mokrani n’étaient pas encore nés mais l’athlète sénégalais Lamine Guèye leur traçait déjà la voie, ou plutôt la piste, en devenant le premier skieur d’Afrique subsaharienne à se qualifier pour les Jeux olympiques de Sarajevo. Une avancée de taille après les qualifications de l’Afrique du Sud, dès les années 1960, en patinage artistique.

Quatre décennies et une médaille d’or – remportée par Adam Lamhamedi, skieur alpin marocain – plus tard, trois jeunes Tunisiens se qualifient pour les Jeux olympiques de la jeunesse disputés en ce mois de janvier à Gangwon, en Corée du Sud. Tous les trois concourront en bobsleigh, un sport d’hiver qui se pratique en monobob pour les femmes ou en équipe de deux ou quatre pour les hommes. La discipline consiste à descendre une piste glacée dans un engin constitué d’un châssis en acier et d’un carénage, avec une quinzaine de virage et des vitesses pouvant atteindre jusqu’à 150 km/ heure. Un sport d’adrénaline mais aussi de précision qui a séduit les athlètes tunisiens, qui ne connaissaient pas du tout le bobsleigh avant de participer au programme.

Si les nations africaines sont de plus en plus présentes aux Jeux olympiques d’hiver pour adultes et pour la jeunesse, c’est une première pour la Tunisie. D’autant que Sophie Ghorbal et Beya Mokrani s’entraînent en grande partie à domicile, à Tunis, où elles résident. Jonathan Lourimi, lui, vit en Suède où la neige est plus fréquente. Un atout mais pas forcément un avantage sur les autres compétiteurs selon Ihab Ayed, premier Tunisien à avoir constitué une équipe de hockey sur glace tunisienne et militant pour le développement des sports d’hiver en Afrique.

« La revanche des pays du Sud »

« Au final, ce que montrent les athlètes africains à travers l’histoire, c’est justement que vivre dans un pays de neige et de montagne n’est pas forcément obligatoire pour accéder à ces sports. C’est un peu la revanche des pays du Sud sur le Nord, dans des sports souvent considérés élitistes », explique l’ancien hockeyeur, qui a suivi les athlètes tunisiens durant tout leur entraînement vers les Jeux olympiques. Une aventure qui rappelle forcément celle des athlètes jamaïcains – dont l’épopée a donné lieu à un film célèbre, Rasta rockett – qui avaient donné l’exemple en étant les premiers à venir se confronter aux spécialistes du bobsleigh dès les Jeux olympiques de Calgary, en 1988.

En ce qui concerne les jeunes Tunisiens, leur sélection s’est faite grâce à un programme de la PyeongChang 2018 Legacy Foundation après la tenue des Jeux olympiques d’hiver en Corée en 2018. Cette fondation a été créée par les ministères coréens de la Culture et des Sports, afin de continuer de promouvoir les sports olympiques à travers le monde et de rendre accessible les sports d’hiver aux jeunes âgés de 13 à 23 ans et venant de pays qui n’ont pas d’athlètes dans ces disciplines ni d’infrastructures pour les entraîner

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