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Dr Sadok Kallel La famille Bawendi, tel père, tel fils

Les mathématiciens en Tunisie, et de nombreux dans le monde, connaissent fort bien Mohamed Salah Bawendi, l’un des plus brillants mathématiciens que la Tunisie ait enfantés, et de surcroit père de Moungi Bawendi, récipiendaire du Prix Nobel de chimie 2023.

La chimie (domaine de prédilection de Moungi) et les mathématiques (domaine d’excellence de son père) sont des thèmes qui se rejoignent. J’ai encore à l’esprit le merveilleux livre sur les «Représentations linéaires des groupes finis» de Jean-Pierre Serre, le plus jeune lauréat de la médaille Fields, qui rédigea son livre avec la motivation d’expliquer quelques fondements algébriques essentiels pour des chimistes, la chimie étant le domaine de spécialité de sa femme.

Mohamed Salah Bawendi est connu pour ses recherches sur les équations aux dérivées partielles, la théorie des distributions et la géométrie CR (analyse complexe). Chercheur hors pair, il était également un mathématicien polyvalent reconnu pour les nombreux services rendus à la communauté mathématique. Il a été élu à l’Académie américaine des arts et des sciences, a été le représentant des États-Unis auprès de l’Union mathématique internationale. Il a cofondé deux revues mathématiques, «Communications in Partial Differential Equations» et «Mathematical Research Letters», qui continuent à être, des décennies plus tard, des journaux très influents.

Parmi les nombreux invités de cette conférence, figurait feu Abbas Bahri, tristement disparu peu de temps après, Hajer Bahouri, autre fierté tunisienne, récipiendaire du prix Doistau-Blutet de l’Académie des sciences françaises en 2016, et Peter Ebenfelt, lauréat du prix Bergman en 2020.  Mohamed Salah l’homme, le père et le frère a été présenté à notre auditoire par son ami le plus proche, et son collègue Si Mohamed Amara, et par son unique frère, Si Houcine Bawendi, établi en Tunisie et décédé en 2020.

Les actes de la conférence du Mims en l’honneur de Mohamed Salah Bawendi furent publiés avec l’éditeur de renom Springer dans un volume de 300 pages. L’introduction fut rédigée par Linda Rothschild (*) qui est revenue sur certaines difficultés que Mohamed Salah a connues au début de sa carrière et que nous citons comme suit : «En tant qu’étranger, Salah ne pouvait pas, durant ces années-là(2), être nommé professeur en France, il a donc accepté un poste de professeur titulaire au département de mathématiques de Purdue, une université américaine de premier plan dans le Midwest. Après que Salah a entamé sa carrière aux Etats-Unis, un nouveau changement dans la législation française a permis de nommer des non-ressortissants comme professeurs dans les universités françaises. Salah accepta alors une chaire à l’université de Paris VI (Jussieu) et revint en France en 1974. La même année, il est invité en tant que conférencier au Congrès international des mathématiciens à Vancouver. Cependant, malgré sa réputation d’éminent scientifique, Salah était souvent considéré à Paris, de par ses origines, un peu moindre qu’un citoyen français. En 1976, il repart avec sa famille aux Etats-Unis, où il était destiné à laisser sa marque sur l’université et sur la communauté mathématique américaine. Ses enfants, Moungi et Meriem, ont grandi dans le Midwest en tant qu’Américains. Moungi est désormais un célèbre scientifique, professeur de chimie au MIT et père d’une fille de 11 ans. Meriem vit en Californie avec son mari et ses deux enfants adolescents.»

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