Culture

Samia Kassab-Charfi remporte le Prix Ibn Khaldoun-Senghor 2023

L’Alecso et l’Organisation internationale de la Francophonie ne pouvaient faire meilleur choix. Le Prix Ibn Khaldoun – Senghor a été en effet attribué cette année à Samia Kassab-Charfi qui a traduit en français avec beaucoup de talent le roman Barg Ellil de Béchir Khraïef paru chez Sud Editions. L’œuvre, le thème, l’auteur et la traductrice portent une forte symbolique.

Un roman très agréable à lire, rédigé dans une langue arabe suave qui remonte du parler de la médina de Tunis. Un personnage central, Barg Ellil, un esclave noir de dix-sept ans, arrivé à Tunis au début du XVIIe siècle et qui charmera par son intelligence, sa musique et sa danse tout le voisinage. Un auteur immense, Béchir Kheraief, (1917-1983), maitrisant l’art de l’intrigue et le talent du portrait. Et une traductrice qui apporte une véritable valeur ajoutée, Sami Kassab-Charfi, Professeure de littérature française et francophone à l’Université de Tunis mais aussi auteure de plusieurs essais.

Traduire Barg Ellil de l’arabe vers le français, c’est créer un nouveau lien entre Senghor et Bourguiba. La négritude, chère à l’académicien, premier président du Sénégal, puise dans ce roman si bien écrit et merveilleusement traduit, la confirmation de passerelles culturelles fortes entre le nord et le sud de l’Afrique. Bourguiba, lui aussi cofondateur de l’Organisation francophone, aurait adoré célébrer avec amusement la transmission de cette œuvre conçue au cœur de la médina de Tunis, en arabe dialectal, aux lecteurs francophones des quatre coins de la planète.

Samia Kassab-Charfi a beaucoup de mérite. Celui de nous offrir, à la faveur de sa consécration par ce prix, un nouveau motif d’attachement à notre double sphère arabe et africaine. Celui aussi, à la base, en ciselant une œuvre d’orfèvre, cette traduction très raffinée où l’imaginaire, le sensoriel, l’olfactif et l’émotionnel trouvent leur plein accomplissement.

Béchir Khraief a de la chance que d’être traduit par Samia Kassab-Charfi.

Les lecteurs ont le privilège d’y accéder.

L’éditrice, Monia Masmoudi qui perpétue à la tête de Sud Editions les nobles valeurs et la grande exigence de son père, feu Si Mohammed Masmoudi, est digne d’éloges.

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