« Communion » de Nejib Belkadhi lauréat du grand prix de Luxor African Film Festival
Le film « Communion » (Qorban) de Nejib Belkadhi a remporté Le Grand prix de la 11ème édition du Festival égyptien Luxor African Film Festival (LAFF), Festival du film africain de Luxor, organisée du 4 au 10 mars 2022.
Baptisée Prix Mahmoud Abdelaziz, cette distinction est dotée de 2000 dollars américains offerts par la famille de l’acteur disparu. Le grand prix de LAFF est celui du prix du jury et le festival décerne le « Masque de Toutankhamon » aux films lauréats dans les différentes compétitions.
Il s’agit du premier prix remporté par ce long-métrage de fiction (92′) écrit, réalisé et produit, en 2021, par Nejib Belkadhi qui est également à l’affiche aux côtés de l’actrice principale Souhir ben Amara.
La société de production du réalisateur, Propaganda productions, a annoncé hier la sélection de Communion en compétition officielle des New York Cinema Independent Awards.
Auparavant, le film a été sélectionné dans la compétition officielle de la 1èreédition du Red Sea International Film Festival organisé du 06 au 15 décembre 2021.
Cette fiction revient l’état des lieux au mois de mars 2020, lorsqu’une mystérieuse pandémie est déclarée dans le monde. Dans une ville confinée, Kais et Sarra, jeune couple avec leur chat Baghera tentent de s’adapter à cette nouvelle vie marquée par le couvre-feu, les pénuries et l’incertitude.
Sara travaille chez elle dans le secteur humanitaire pour aider les personnes en détresse durant la crise du Covid-19. Son mari, Kais, psychotique, se trouve sans médicaments, en pénurie. De là commence une longue et dure descente aux enfers alors que la nature reprend ses droits et l’air devient plus pure et respirable.
Palmarès Complet
Au palmarès de la compétition pour longs-métrages de fiction, une mention spéciale est revenu aux films « The Agreement ou L’accord (Cameroun) et «Talat Harb 2 » de Samir Sabri (Egypte). Ce dernier a eu également le prix du meilleur film décerné par la Fondation des jeunes artistes indépendants (Independant Shabab Foundation) qui organise le festival.
Le prix du jury a été décerné au film somalien « The Gravedigger’s Wife » de Khodor idriss ahmed qui est également lauréat du prix de la critique internationale, décerné par la FIPRESCI. Le prix du jury pour le meilleur film est revenu à «Batool » (Egypte).
Dans la compétition des courts-métrages de fiction, le prix meilleur film court métrage a été attribué à «Tender Threads » (Maroc), le prix spécial du jury à « Baby Blue » (Sénégal) et une mention spéciale à «Sixteen Rouands » (Ouganda).
Dans la compétition des longs-métrages documentaires, le prix du meilleur film a été attribué à «Faya Dayi » (Ethiopie), le prix spécial du jury est revenu à «Morning Star » (Madaghascar) et une mention spéciale pour «The Last Shelter » (Afrique du Sud).
Dans la compétition des films de la Diaspora, le prix du meilleur film est revenu à « As far as i can walk » (Serbie) alors que le prix du jury a été décerné à «A brighter Tomorrow » (Algérie).
Une sélection de 45 films issus de 35 pays étaient retenus dans les différentes sections compétitives du festival qu’abrite annuellement la ville de Luxor en Egypte. L’Ouganda est l’invité d’honneur de cette édition baptisée au nom du réalisateur sénégalais disparu Jibril Jibril Mambety.
Hommage à Férid Boughedir
Le cinéma tunisien était largement présent en cette édition 2022 du LAFF qui rend hommage au grand réalisateur Farid Boughedir en lui attribuant le Masque de Toutankhamon.
Le cinéaste était présent à la cérémonie de clôture du festival qui a également rendu hommage à d’autres figures du cinéma africain dont le grand acteur égyptien Hussein Fahmy, le jeune acteur Amr Saad et la réalisatrice burkinabé Appoline Traoré.
Boughedir est un cinéaste, critique et auteur de nombreux ouvrages sur le cinéma qui était à l’honneur pour l’ensemble de son œuvre panafricaine et son engagement dans la promotion du cinéma du Continent noir.
Son documentaire Caméra d’Afrique, 20 ans de cinéma africain, est un classique des cinémas du Sud datant de 1983. Ce film est un travail de mémoire réalisé à partir d’extraits de films, d’interviews et de témoignages de cinéastes africains. En 2019, une copie restaurée de cette coproduction tuniso-française a été présentée dans la section parallèle «cannes classics » de la 72e édition du festival de Cannes.
Parmi ses films culte, on cite « Halfaouines », révélé à Cannes 1990 et lauréat du Tanit d’Or des JCC durant la même année, « Un Eté à la goulette » (1996) et « Parfum de printemps », Prix du meilleur film arabe au festival international du Caire en 2016.
Le critique de cinéma Kamel Ouaness était au jury de la compétition des longs métrages de fiction, composé également de Moussa Touré (Somalie), Yosry Nasrallah (Egypte), Appoline Traoré (Burkina Faso).
La productrice et directrice du festival Manarat Dorra Bouchoucha était au jury de la compétition de la diaspora et l’actrice Ghalia ben Ali au jury de la compétition des courts métrages. Le créateur Lassaad Jamoussi animait un atelier de formation pour jeunes cinéastes.
La réalisatrice et académicienne Mirvet Madani Kammou a présenté son ouvrage en arabe qui s’intitule « l’histoire et la poésie dans les films de Chadi Abdessallem ». La copie française du livre a été traduite par le cinéaste Mahmoud Jomni.
Initialement la Tunisie a été représentée dans la Compétition des longs-métrages de fiction par le film « J’irais au diable » (Mechia ila jhanam) d’Ismahène Lahmar. Ce dernier a été censuré par le haut comité consultatif en Egypte, « Communion » en a ensuite pris la place parmi les 10 films dans la course pour le grand prix du festival.
Il est à rappeler qu’un autre film tunisien, Salwa de la réalisatrice Ines ben Othman, a récemment eu le même sort de la part de la censure en Egypte qui a interdit sa projection en salles mais a accepté son maintien dans la compétition du Festival international du court métrage d’Alexandrie, organisé 10 au 16 février.
Luxor African Film Festiva (LAFF) est un rendez-vous annuel pour le cinéma africain. Il est présidé par Sayed Foued, également fondateur du festival avec Azza el-Husseini. L’acteur égyptien Mahmoud Hemida en est le président d’honneur.